CORRESPONDANCE CHOISIE AVEC SES ÉDITEURS…

ÉDITEURS, TRADUCTEURS ET ORGANISMES
Archambault, J.-A. Papin, 1934-1935, 4 lettres
Bignell. Effie, 1929, 6 lettres
Lane, C.W., 1931, 3 lettres
Lévesque, Albert, 1929-1934, 8 lettres
Marshall, John, 1947-1948, 3 lettres
Martin, Paul-A,. 1955-1956, 3 lettres
Mayrand, Oswald, 1932, 1 lettre
Parsons, C.R., 1947, 1 lettre
Pierce, Lorne, 1930, 1 lettre
Tisseyre, Pierre, 1950-1976, 15 lettres

4 Lettres à J.-A. Papin Archambault

Lettre 1
BANQ, Vieux-Montréal, CLG1, S1. D77 [dorénavant CLG1]

Le 30 juin 1934

Mon révérend Père,

La situation que vous m’exposez dans votre lettre du 29 n’est pas des plus réjouissantes, et je me demande franchement comment nous allons nous en sortir?

Pour ma part, il y a longtemps que j’ai compris qu’une direction à plusieurs têtes ne pouvait pas diriger dans un sens unique, et c’était inévitable.

D’autre part, je n’ai pas toujours eu à me féliciter de la collaboration de mes collègues, dans les questions d’ordre pratique qui m’intéressaient immédiatement, à titre de directeur, puisque directeur je suis, du moins de nom.

Je rappelle quelques exemples :

Quand j’ai demandé d’imprimer la revue au Courrier de Saint-Hyacinthe, pour me faciliter le travail de surveillance on n’a pas voulu, pour les raisons que vous savez;

Quand j’ai suggéré un moyen de faire vivre la revue, matériellement parlant, avec une sollicitation particulière des annonces, on n’a pas voulu, pour d’autres raisons que vous savez;

Quand, à la suite de la lettre de Mgr Courchesne, j’ai insisté pour que le mot « race » ne parût pas dans la déclaration de principes de la revue, on m’a fait toutes les objections du monde, et il a fallu que j’oppose aux objections la force d’inertie, pour gagner mon point.

Quand j’ai proposé de consacrer une partie de la revue aux sciences naturelles, vu l’intérêt grandissant dans ce sens, cela n’a intéressé personne.

Quand j’ai organisé un système de comptabilité spéciale, pour les abonnements, on y a fait un tas d’objections; et je me demande si ce système a été suivi? Je sais pourtant qu’il est excellent, pour l’expérience que nous en faisons journellement à mon bureau de Saint-Hyacinthe;

Quand j’ai suggéré d’envoyer des factures aux abonnés, à la fin de la première année d’abonnement, on a conclu à l’impossibilité. Vous vous plaignez aujourd’hui de la lenteur des rentrées, et je sais nombre de gens qui n’attendent encore qu’une facture pour envoyer leur chèque.

Je n’insiste pas davantage.

Maintenant, que faire?

Je ne puis songer, et vous êtes sans doute de mon avis, à faire la revue seul, chaque mois. Ma santé paraît aujourd’hui bonne, mais je ne travaille encore qu’au ralenti. Je ne consacre guère que quatre heures par jour à mon travail du Courrier, et les médecins, d’ici l’automne au moins, m’ont recommandé de ne pas faire plus.

Je note que l’abbé Groulx et vous-même vous dites incapables aujourd’hui de donner beaucoup à la revue. D’autre part, c’est l’abbé Groulx et vous-même qui, à la fin de 1932, avez insisté pour la fonder, et vous étiez engagés à l’aider de toutes vos forces. À ce moment, j’hésitais à donner dans le mouvement, et je n’ai enfin consenti qu’à la condition d’être secondé par un comité de rédaction solide. Si le comité me fait défaut, en partie ou en tout, comment puis-je arriver? Vous savez que je ne puis déjà compter que médiocrement sur des hommes comme MM. Vanier, Bastien, Guérin, qui sont trop pris ailleurs. M. Mainville, lui, a déjà des tracas d’éditeur, qui l’empêchent de nous donner autant qu’il le voudrait. Alors, que devenir?

Il n’y aurait donc qu’une solution: remanier les cadres de la direction au plus tôt, et organiser la partie matérielle de la revue de façon à créer le moins d’embarras possibles au directeur. Cela ne se fera pas tout seul.

Quant à la solution que vous me proposez, elle ne me paraît pas facilement réalisable, et je vous dis pourquoi. Il y a d’abord, pour ce qui me concerne, la question santé. Je ne puis, dans le moment, embrasser trop. Même si j’acceptais, le fait que je suis à Saint-Hyacinthe, non à Montréal, est déjà une difficulté. Je ne puis pas facilement, d’ici, prendre et garder contact avec les collaborateurs éventuels, sinon par correspondance, ce qui est toujours long. Il y a autre chose : votre directeur est plus pauvre qu’il ne l’a jamais été. Il ne m’est donc pas facile, dans le moment, de donner pour rien des loisirs que je pourrais, par ailleurs, employer à gagner de l’agent. J’ai des œuvres en plan, que je reprendrai un jour ou l’autre, quand mes forces me le permettront, et dont j’espère bien tirer quelque bénéfice, ne serait-ce que pour payer mes frais d’hôpital et de médecins. Je sais que la revue n’est pas riche, et je n’ai pas l’intention de l’exploiter, mais il faut tout de même que je voie, de mon côté, au strict nécessaire. Je ne vous expose d’ailleurs qu’une situation et ne vous demande rien.

Quelles sont mes conclusions? Point d’interrogation. Je vous dis seulement, pour l’heure, ce que je pense de la situation, et les motifs qui m’inspirent. J’essaierai de vous rencontrer prochainement. Au plus tard, sauf erreur, samedi prochain. Quant au numéro d’août-septembre, je suis aussi et plus embarrassé que vous. J’ai trop perdu contact, après six mois d’absence. Je voulais vous rencontrer samedi dernier, mais vous m’avez renvoyé au lundi, et je ne pouvais quitter. J’ai été à la Palestre un autre samedi, il y a une quinzaine; la réunion avait eu lieu le jeudi précédent. Cela ne peut pas marcher ainsi.

Je vous soumets tout ce qui précède, le plus humblement du monde, et vous prie de croire, comme toujours, à mes sentiments les plus dévoués,

Lettre 2
CLG1

Saint-Hyacinthe, le 23 juillet 1934

R. P. J.-P. Archambault
Paroisse de l’Immaculée-Conception
Montréal

Mon révérend Père,

Si les directeurs de l’Action nationale inclinent vers le projet que vous m’exposez dans votre lettre du 20 juillet, je m’incline volontiers. D’autant plus que je vous avais mis libre de disposer à votre gré de ma personne.

Je vous demande seulement deux choses : faire disparaître mon nom de la couverture de la revue; et publier une note brève, où vous diriez que votre serviteur, vu la maladie grave dont il a été victime, et l’état de demi-convalescence où il se trouve pour de longs mois encore, a cru bon, pour le meilleur bien de l’Action nationale, de confier à d’autres mains les soins de la revue.

Je note aussi, pour mémoire seulement, que M. Laurendeau se contentera d’une légère rétribution. On me permettra bien de rappeler ici que j’ai fait toujours mon travail pour rien, sans mentionner les ennuis que me causaient les déplacements. Il avait été question, quand on jeta les bases de la revue, de rémunérer le directeur si la première année était bonne, par une gratification ou boni. Plus tard, on oublia le tout. Je n’aurais pas rappelé ces choses, si mon successeur élu n’avait pas commencé par réclamer une rétribution avant de se mettre à l’œuvre.

Veuillez croire à mes bons sentiments et accepter mes meilleurs voeux.

Sincèrement,

Lettre 3
BANQ, Vieux Montréal, Fond Harry-Bernard, [dorénavant FHB] 298/042/018

Le 7 décembre 1934

Mon révérend Père,

[…]

[suite à l’invitation d’assister aux réunions de l’Action nationale en tant que directeur]

Je le regrette, mais il m’est impossible de me trouver à Montréal le mardi soir. En raison de certains remaniements de bureau ici, mes responsabilités ont plus que doublé, et il faut que je sois au poste à tout moment. En dehors des cas d’extrême urgence, je ne puis m’absenter qu’en fin de semaine.

La situation est devenue telle que je me demande si je ne ferais pas aussi bien de donner ma démission comme directeur de la revue. Absolument incapable de m’en occuper pour le présent, je ne réponds pas non plus de l’avenir. J’ajoute que je n’ai nullement goûté l’article passé en juin, si je me rappelle bien, contre l’étude des sciences naturelles. Je n’aurais sûrement pas accepté la publication de cet article, et j’ai regretté que mon nom parût encore sur la couverture de la revue au moment de la parution.

Je vous remercie de vos bonnes pensées à mon endroit, et vous prie de croire à mes meilleurs sentiments.

Lettre 4
FHB 298/042/018

Le 2 juin 1935

Mon Révérend père,

Je le regrette, mais je ne crois pas pouvoir me rendre aux Trois-Rivières, le 29 juin. Je suis trop pris. Vous ignorez peut-être ce détail, mais on m’a confié ici la direction complète de tout l’établissement, journal, bureau, ateliers, personnel. J’en ai plein les mains. Pour les mêmes raisons, je crois qu’il devient nécessaire que mon nom disparaisse de votre liste de directeurs. Je ne tiens pas à faire partie d’un bureau de direction où je ne parais jamais, où je ne saurais rien diriger,

Sincèrement vôtre,

6 Lettres à Mme Effie Bignell

Lettre 1
FHB 298/012/001

July, 31, 1929

Mrs Effie Bignell
Leen Lodge
Newbore Ontario

Madam,

I am just back from a long trip, and take the first opportunity to answer your letter of the 19th inst.

Your proposition flatters me very much, but I am afraid many questions would have to be considered before an English edition of La Terre vivante could be offered the English speaking public.

Before any attempt of a translation should be made, I would like to be informed if you know of any publishers who would accept to print and market the book? Also if you have had any previous experience with publishers and book preparation? As far as I am concern I could easily arrange matters with my French publishers, so that they would not object to an English edition, but I have no connections at all with American or English publishing houses.

I really think that the above point is the important one, for the moment. I feel it would not be fair for you to undertake a translation for which, in the end, no use could be found.

Once more, I thank you for your kind attention. As per your desire, I will write to Rvd Father Veilleux, one of these days.

Sincerely yours,

Lettre 2
FHB 298/012/001

August, 19, 1929

Mrs Effie Bignell
Newbore, Ontario

Madam,

You will pardon me for being so long before answering yours of the 6th inst.

If I understand everything well, you would be ready to undertake the translation of La Terre vivante at your own risk, and then submit your work to some American publishers. Under these conditions, I cannot but agree to your suggestion, and feel very flattered by the choice you have made of my book.

I hope, on the other hand, that you will not put yourself to useless [pains?] in this particular matter, and trust that the English version of the book will meet with some publishers approval.

I will add with your permission, as we are talking business, that I would like to be kept posted as to whatever propositions or offers you might receive from publishers, magazines or reviews. It is understood that no publication whatever, either in book form or in periodicals, will be attempted without a written authorization from me. All copyright, as you are aware, were registered in Ottawa, for all countries. I mention these particulars so that everything being clear between us, there will be no risk of a misunderstanding when it comes to offering the book to the public.

I sincerely hope you will understand my motive in writing this, – and can assure you that my only aim is to assure our good relations in the future.

If you would permit me an indication, I would suggest that you translate chapter XVII (page 153), before you undertake the translation of the entire book. This chapter XVII, in my opinion, is probably the most characteristic of La Terre vivante.

Eventually, I always be at your disposal, for whatever information you may need, re translation of difficult words or terms, etc.

Sincerely yours,

P.S. « Achigan » is the French for « bass », or « black bass ».

I do not know the English equivalent for « rase-terre ». This term is of a popular origin. It designates a very small fish. Usually found in brooks, that always keeps near the button of streams – thence its name. It is striped black on both its sides. H.B.

Lettre 3
FHB 298/012/001

September, 2, 1929

Mrs Effie Bignell
New Brunswick, N.J.

Madam,

Just a few words in answer to your card, received this morning. The question of the title, as I see it, has no immediate importance. It will not be urgent until it comes to publication. Nevertheless, at first sight, I do not think that The Living Earth suit the purpose. La Terre vivante may have a certain appeal in French but the literal translation sounds kind of strange to me. I would suggest something like The Lure of the Soil, or something similar, that would carry the fundamental idea for the whole book. I would be glad to have different titles submitted by you, which we could discuss at length. As for the subtitle, I think the idea is very good and the one you suggest is the very thing, if you consider the interest manifested by the Americans, these last years for the habitant life of French Canada.

I will receive your manuscript with pleasure, and am at your disposal for whatever assistance you may need toward the completion of the translation.

I am sorry to say I have very few occasions to go to New York. I am more often in Boston, where my family happens to live. I even expect to be in Boston [in?] these of four weeks, but will not be able, to my great regret, to proceed as far as the great city.

I also beg that you will pardon me if I happen sometimes not to answer your letters very promptly. I am very busy at the present time. I may say that I am now launching a new book in Montreal, which work is very requiring, added to the daily task here.

Sincerely yours,

Lettre 4
FHB 298/012/001

Le 1er octobre 1929

Mrs Effie Bignell
New York City

Chère madame,

Vous me pardonnerez bien, cette fois, si j’écris en français. Mais j’ai pas mal de besogne sur les bras, de ce temps, pas mal de choses à vous dire, et cela ira beaucoup plus vite d’employer cette bonne vieille langue française.

J’espère que vous avez bien reçu mes notes de l’autre jour, et qu’elles vous sont utiles. S’il est encore quelque chose qui vous ennuie, ne craignez pas de revenir à la charge. J’ai bien reçu, de mon côté, votre petit volume, et je vous en remercie sincèrement, en attendant de pouvoir vous dire mon appréciation.

Pour ce qui est du titre anglais de la Terre vivante, vous pourriez peut-être essayer, comme je le suggérais, The land we love. Les éditeurs, d’ailleurs, pourront là-dessus, exprimer leur opinion, et il sera toujours temps d’aviser. The Call of the Soil aurait fait très bien, mais ce titre, comme vous l’indiquiez vous-même, avait une trop étroite parenté avec The Call of the wild. Je crois donc qu’il vaut mieux, pour le moment, ne pas y songer.

Il y a maintenant un point que je veux vous signaler, et que vous voudrez bien rappeler aux éditeurs, quand il sera question de mettre l’ouvrage sur le marché. Vous savez sans doute que la province de Québec, depuis quelques années, donne chaque année une somme de $ 5 000 en prix littéraires, aux meilleurs ouvrages de l’année. Le jury qui décerne les prix est composé des personnalités littéraires de la province, des professeurs des universités de Montréal, McGill et Laval. Or, La Terre vivante, en 1925, s’est vu décerner le premier prix de roman pour l’année pour toutes les provinces de Québec. Mon premier roman, L’Homme tombé, avait également obtenu l’année précédente, en 1924, le prix de roman de la province. Je ne vous dis pas ces choses parce que j’en tire une sotte vanité, mais je crois qu’il y a là un élément d’annonce, ou de réclame, que vous devriez faire valoir auprès des éditeurs et du public américains. Je vous inclus d’ailleurs une coupure de la Gazette de Montréal, en date du 24 avril 1926, vous confirmant ce que je vous dis ci-dessus. Vous pourrez vous en servir auprès des éditeurs. Je vous demanderais seulement, quand vous en aurez fini, de bien vouloir me retourner cette coupure.

Pour ce qui regarde cette petite difficulté rencontrée dans la première partie de mon livre (page 21 et autres), je vous ai indiqué dans mes notes de l’autre jour ce que l’on pourrait faire. Évidemment, il y a eu ici manquement de ma part. Mais je dois vous dire que j’avais 25 ans seulement, quand j’ai écrit la Terre vivante, et que j’ai bien pu mêler un peu mes cordes. Enfin, c’est là un détail, qu’il sera facile de corriger.

Je n’ai pas d’objection non plus à ce que vous fassiez les omissions indiquées aux pages 111 et 202. Le livre, ici, pouvait comporter ces passages, étant donné le caractère historique de certaines remarques, mais je serais peiné qu’ils soient offensants pour le public de langue anglaise. Ils ne furent écrits, d’ailleurs, avec aucune intention blessante, et vous pouvez fort bien, si vous jugez è propos, biffer le tout.

Il me fait plaisir de vous adresser, sous autre pli, mon nouvel ouvrage : Essais critiques. Il s’agit, cette fois, non plus de roman, mais d’études critiques se rapportant è la littérature canadienne-française. Puissent-elles ne pas vous ennuyer trop.

Je vous remercie, encore une fois, de toutes vos attentions, et puis vous assurer que j’ai grandement hâte de connaître la version anglaise de La Terre vivante.

J’oubliais, mais il est un autre point que je veux vous soumettre. Ne croyez-vous pas, si le livre est susceptible d’être apprécié par le public américain, qu’il serait bon de le publier dans quelque périodique ou magazine? Il y a là une source de revenus intéressante, en même temps qu’une occasion remarquable de publicité. Vous avouerez avec moi qu’on ne doit, au siècle où nous sommes, ne rien négliger. Enfin, je laisse le tout à votre discrétion.

Je vous remercie encore une fois.

Lettre 5
FHB 298/012/001

Le 17 octobre 1929

Mrs Effie Bignell
New York City

Chère madame,

J’ai bien reçu le manuscrit et vous en remercie sincèrement. J’avoue que je n’ai encore eu le temps de le parcourir entièrement, mais j’en ai pris suffisamment connaissance, je crois, pour vous en dire mon sentiment.

Dans l’ensemble, je crois la traduction très bien. Je trouve seulement, en certains endroits, que vous avez tenu à traduire trop littéralement, ce qui, à mon avis, vous oblige à une phrase un peu compassée et ne vous permet pas d’utiliser avec avantage toutes les ressources de votre langue.

Je remarque aussi que certains passages, dans les conversations des gens de la campagne surtout, où des expressions familières sont employées, que vous avez quelque difficulté à saisir le sens véritable. Le premier chapitre du livre, à ce point de vue, me semble passablement souffrir. J’ai même l’intention, avec votre permission, et en me servant de votre texte, de refaire en anglais ce premier chapitre tel que je l’entends, et de vous le soumettre ensuite. Je crois que ceci est important, d’autant plus que les premières pages d’un livre suffisent souvent pour influencer le lecteur.

J’espère bien que ces choses, dites avec cette franchise, ne vous offusqueront pas. Je vous prie de croire que le seul désir de vous être utile, et d’assurer le succès de l’ouvrage, me les inspirent.

Aussitôt que j’aurai un moment de liberté, je parcourrai le manuscrit en détail et y ferai les remaniements qui me semblent opportuns. Je les soumettrai ensuite à votre approbation, vous demandant sur le tout votre sentiment.

En attendant, je ne crois pas qu’il faille se presser auprès des éditeurs. Je ne crois pas le manuscrit suffisamment au point, – cela dit sans vous déplaire. Il reste en vérité assez peu de choses à reprendre, mais il suffit de vétilles pour indisposer ceux qui seront appelés à juger l’œuvre.

Re. Page 27 – « Dont le tuyau se perçait sous la dent ». The pipe’[as hank], which gets pierced at the end, after too much usure of the teeth. (This is no translation, but a tentative explanation of the phenomenon.)

Re. « inscription ». I think this is very hard to translate adequately. Don’t you think it would be proper to have this in French and in English, in the book? On a separate page, I am suggesting a possible translation. If the English terminology is correct, you could use same. Please suggest any change that you see fit.

Of course, if you (deem) it desirable, I will write you a few words of French for a [foreword]. But I would ask you to indicate in what sense the public is likely to be interested?

Re. title. Until further notice, provided this meets with your approval, use The Land we love. I have, as yet, thought of nothing better.

Et je reprends en français. Si vous avez soumis le manuscrit à des éditeurs, je vous saurais gré de me dire aussitôt que possible, ce qu’ils en pensent. Dans le cas contraire, je vous demanderais d’attendre, comme dit plus haut, que je vous adresse les corrections indiquées.

Je vous remercie encore une fois, et vous prie de me croire, comme toujours,

Votre sincèrement dévoué,

P.S. Il est dommage que vous ne soyez pas à Saint-Hyacinthe, ou à Montréal. Il serait si facile alors de nous concerter et de travailler ensemble sur les passages qui paraissent difficiles.

Lettre 6
FHB 298/012/001

November, 4, 1929

Mrs Effie Bignell
New York City

Dear Madam,

You probably think I have forgotten or neglected you, but such is not the case. I have looked your manuscript over once more, and have also read the book you so amiably addressed me.

The manuscript, as I have told you, does not seem to be to the pint. At least, that is my impression. Generally speaking, I think that you have followed the French text too literally, which causes the narration not to be easy, natural as one would wish. I hope, of course, you will not take exception of these remarks. I make them with all frankness, as per your desire, with no other thought than being useful.

I really think, now that you have the story well in hand, that you should rewrite it at leisure, with your own words, and according to your idea of a good narrative. A translation need not to be an exact reflection of the original text, word for word and sentence for sentence. The only thing that counts, it seems to me, is to give the public a well reading story, after the French version. Then, simply allow yourself to write with all your native qualities, as you have done in your Mr. Chupes. I may say I have enjoyed this book very much. It is simple, natural, written with no literary affectation and yet very literary. This, in fact, is the great quality of any artistic work. The book is one of those nature books so frequent in literature of English expression, so seldom met with in that of French.

Enclosed you shall find the first chapter of your translation, with my version of it in English. This text, of course, is not perfect and not meant to stay. I am no familiar enough with your language to impose any of my view upon you. But the suggested text wishes to render my idea of a narrative that is not [moded] after the original, and yet tells the story. You will also note that I have given the exact translation for these passages where you seen to have overlooked the real meaning, especially in the dialogues. I am explaining these things in terms as clear as possible, and I trust you will understand all that I really mean. If not, do not fail to ask for further information.

As soon as you are at liberty to do so, please let me know what you think of all this. Did you meet any publishers yet, and what are the chances with them? As I have indicated in my last letter, I still think that the book would have more chances to please, once rewritten and duly corrected. I know this will cause you much work and trouble, but it is only at the cost of strenuous effort that serious art is possible. One more, I trust that my remarks will not prove to be offending, and am anxiously waiting for your views on the entire proposition.

Most sincerely,

3 Lettres à C.W. Lane

Lettre 1
FHB 298/011/001

February, 8, 1931

Mr C. W. Lane
Room 326, C.P.R. Offices
Montreal

Dear Mr Lane,

I wish to thank you for your favor of the 7th.

In reference to this affair of translation, Mr McMahon has told me about you, over the telephone. I would really be glad to meet you and have an opportunity to discuss the matter at length. If this could suit you, I could be at your disposal next Saturday afternoon. Let me have a phone number by which I could reach you outside of your office.

I would be grateful for me transportation, if you think you can arrange the matter. But it would have to be by C.N.R. If you can talk things over with The Gazette, I give you all liberties.

I will forward you tomorrow, from my office, the novel you refer to : La Ferme des pins.

Cordially yours,

Lettre 2
FHB 298/011/001

March, 2, 1931

Mr C.W. Lane
Windsor Station
Montreal

My dear Mr Lane,

As you say, I have examined your translation with much care, which explains my delaying in answering you.

In the end, and I am sorry to say so, my conclusion is not what I wanted it to be, I do not want to grieve you, or be disagreeable in the least, but the translation as submitted does not come up to my expectations. In the first place, I think it is much too literal and has a smell of French which I do not like in this case. As much as possible, I would not like the book to have the appearance of a translation. As I have told you in Montreal, I would want it to read as an English production. Of course this is very hard to explain for me in a letter, and particularly in English. Furthermore, I doubt if your text, as submitted to me, would be literary enough. I do not mean that it is bad English, which would be pretentious, but I find here and there many a detail that would need a corrective. Naturally, I understand that I only have in hand a « premier jet », and that we are far from the final stage of the work.

You will probably think that my remarks are not very flattering, but please do not be offended by them. I am merely trying to be clear and frank about things. If I am rude blame it on the fact that I am writing in a language that is not my own, and that I am not
always able to mark every shade of speech.

As it is, I would not [advise] you to continue with the translation. At this stage, I feel that the proper thing would be to rewrite the first chapter and see what could be made of it will mean work, but we get nowhere in this field of literature without much work […] This you know as well as I. So why don’t you try to give me a new version of the pages already translated. This we could look over together, in the near future, in order to come to an agreement before you should undertake the entire book. I understand that without this you will not be through by May, but I feel there is no urge to finish in so many given months. My opinion is that it would be more prudent to take more time in preparing the book, and not run the chance to fail in the end for having been too hasty.

I will try to be in Montreal about the 13th of March. I’ll ring you up then, and we’ll try to have another chat. As to your terms there are also a few things that I would like to discuss thoroughly. I hope that the letter will not disappoint you too much, but I am looking to this affair very seriously, and would like us both to succeed with it. This only explains why I seem so hard so hard to please

Sincerely yours,

Lettre 3
FHB 298/011/001

Mr C.W. Lane
C.P.R. Offices
Montreal

March 5, 1931

Dear Mr Lane:

I have yours of the 4th inst.

I do not think that the remarks in my last letter should discourage you and prompt you to dismiss all this affair of translation.

I understand that we may not always agree, but this is all in a day’s work. This undertaking of ours is a business deal, and you cannot blame me for trying to have all chances of success, not only for myself, but for us both.

Could you not continue with the translation, and proceed as I have tried to tell you in my last letter? The fact that I give you more liberty with the text should not add to your difficulties, but would make the work easier. What I want is a story that reads well. I do not care to have exactly transposed from the French. I thought I had given you all these details when I had not clear enough.

However, whatever may be your final decision, I reserve the right to bring you to St-Hya. This coming summer, and take you to these parts where Robertson and his sons lived.

Sincerely,

8 Lettres à Albert Lévesque, éditeur

Lettre 1
FHB 298/046/014

Le 4 novembre 1929

Mon cher Albert,

Tu as vu sans doute l’article d’Harvey, dans le Soleil de samedi. Je ne m’en plaindrais pas, mais l’ensemble me paraît injuste. Au lieu de s’attarder à discuter simplement telle ou telle idée, Harvey s’attarde à deux chapitres en particulier de mon livre, et en dénature le sens pour me confondre ensuite. Il est clair que « L’Idée baudelairienne » n’entend pas rapprocher les pièces de nos auteurs de la Charogne de Baudelaire. L’article, au contraire, porte sur le fond de la question, non sur les accessoires et les à-côtés, et j’ai pris la précaution de construire mon article autour des conclusions de Carrère, qui est un Français, un protestant par-dessus le marché. Toutes choses, d’ailleurs, que l’on trouve dans mon étude, y comprises les conclusions textuelles de Carrère. Quant à l’article sur le régionalisme, Harvey me fait dire aussi des choses que je n’ai pensé jamais. Je crois que le régionalisme peut nous donner le moyen de faire des œuvres franchement canadiennes, qui contribueront à nous donner une œuvre nationale, mais je ne dis ni ne laisse entendre que hors du régionalisme il n’y a point de salut. J’ajoute d’ailleurs que je voudrais voir appliquer telles ou telles idées à notre littérature, comme aux arts plastiques chez nous, mais je ne donne ni principes ni préceptes rigides, avec la menace de Crois ou meurs.

L’article d’Harvey, en somme, me chaut assez peu. Mais je crains qu’il ne donne le ton à nombre d’individus qui attendent le vent. Il importe donc, je crois, d’en détruire l’effet au plus tôt. Pour cela, il me faudrait quelques bons articles d’hommes qui s’y connaissent, et qui ont assez de poigne, d’autorité, et de nom, pour contrecarrer immédiatement l’influence possible de l’étude du confrère de Québec.

Pour ce qui est de Montréal, je te charge de me trouver quelqu’un. Tu comprends que je ne peux faire moi-même de démarches de ce genre. Il faudrait que tu obtiennes quelque chose de M. Perrault, de l’abbé Groulx, peut-être d’Olivar Asselin. M. Perrault, s’il voulait s’en donner la peine, me ferait certainement un article excellent, et je crois que l’ensemble de mes idées régionalistes ne diffère pas trop des siennes. M. Groulx pourrait aussi faire la chose, mais j’ai bien peur qu’il soit trop pris de ce temps. En tout cas, frappe où tu pourras, et fais-toi ouvrir. Tu pourras faire valoir ce fait que j’ai toujours donné mon coup de main à l’Action française, quand on me l’a demandé, et particulièrement dans les circonstances où les collaborateurs se faisaient tirer l’oreille. C’est à mon tour, cette fois, à demander un service, et j’espère bien qu’on ne me le refusera pas.

J’ai vu aussi les articles du Devoir et du Canada. C’est sympathique, mais ce ne sont pas là des études sérieuses. Il me faut mieux : un [article] d’idées, portant sur des idées. Essaye donc aussi de voir Chauvin, et de savoir ce qu’il pense.

J’essaierai de me rendre à Montréal à la fin de la semaine, et tu me diras le résultat de tes explorations. Si tu as quelque chose de neuf, écris-moi. À Montréal, vendredi, je n’ai fait qu’aller et revenir.

Il va sans dire que l’article obtenu pourrait être publié au Devoir. Je me chargerais ensuite de le faire reproduire ailleurs.

Je te laisse là-dessus.

Sincèrement,

Lettre 2
FHB 298/046/014

Le 5 août 1931

Mon cher Lévesque,

En réponse à la tienne du 3. Tu trouveras tous les renseignements biographiques nécessaires dans le Manuel de Mgr Camille Roy. Quant à la photo, je te prie et te conjure de ne pas republier la vieille photo qui court journaux et revues depuis 1924. Je t’adresse sous pli celle que je désire voir employée. C’est la seule qui ait du bon sens, et il me semble qu’il est temps que j’aie dans L’Almanach une binette convenable. Je te demanderais de me conserver la photographie et de me la remettre, vu que c’est la seule qui me reste.

Je t’adresse sous pli un échantillon du caractère que j’ai l’intention d’employer pour mon prochain roman. C’est un 12, composé sur 10. Je le trouve très bien, et parfaitement lisible. Qu’en dis-tu? Je crois pouvoir commencer la composition d’ici quelques jours. Je t’enverrai aussi le contrat signé, qui se trouve actuellement à la maison.

Mes saluts,

Lettre 3
FHB 298/044/005

Le 26 août 1931

M. Albert Lévesque,
1735, rue St-Denis,
Montréal.

Mon cher Albert,

Tu te rappelles ce que je t’ai demandé, au sujet du papier dont j’aurai besoin pour imprimer mon livre.

Vois donc à me faire adresser 20 rames de Eggshell, 19 x 30, subat. 60 lbs. Tu pourras m’obtenir cela de chez Thérien, ou de l’Imprimerie Modèle. Tu diras à ces gens d’adresser la facture au nom de notre compagnie.

Qu’on adresse les paquets à notre nom, aux soins de la Cie de Transport de Saint-Hyacinthe, au no 837, rue St-Paul, Ouest, Montréal. Ces messieurs ont le téléphone: MArquette, 7936.

Est-ce bien compris?

Je te salue là-dessus, et te prie de me croire,

Ton plus fidèle serviteur,

Lettre 4
FHB 298/046/014

Le 14 janvier 1932

Mon cher Lévesque,

Envoie donc pour moi à l’hon. Athanase David, pour inscription au concours du prix David, 10 exemplaires de La Ferme des Pins et dix exemplaires de Juana, mon aimée. Les livres devront être envoyés à Québec.

Tu factureras à mon nom, et tu me donneras confirmation de l’expédition.

Je te remercie et te prie de croire, etc.,

Sincèrement,

Lettre 5
FHB 298/042/017

Le 16 novembre 1932

Mon cher Lévesque,

En réponse à ta lettre du 14 courant :

L’Action nationale sera publiée par un groupe d’hommes liés légalement. Il n’en peut être autrement, si l’on veut que l’œuvre soit viable.

Je n’étais délégué par personne… J’agissais de mon chef, croyant pouvoir servir la revue dont j’ai accepté la direction.

S’il y a possibilité de s’entendre au sujet de cette affaire de listes, tu pourras m’écrire à Saint-Hyacinthe ou à Montréal, au choix, a/s de L’Action nationale, et me diras à quelles conditions tu entends céder les listes.

[…]

Sincèrement à toi…

Lettre 6
FHB 298/042/017

Le 17 novembre 1932

Mon cher Lévesque,

J’accuse réception de ta lettre du 16 et prends note de son contenu. Je soumettrai le tout à mes collègues de L’Action nationale, à la prochaine réunion du comité de direction.

Je crois bien, toutefois, que ta proposition est inacceptable. Comme je te l’ai dit verbalement, l’autre jour, il est préférable de ne pas prendre d’attitudes qui fassent croire au public que ton œuvre et la nôtre sont du même panier. Cela apporterait des complications inutiles, vu ce fait connu que ta maison était autrefois éditrice de L’Action Canadienne-française.

Entre nous, je me demande même si tu ne me fais pas ta proposition pour cette bonne raison que tu la sais, aussi bien que moi, inacceptable.

Sincèrement à toi

Harry Bernard
pour L’Action nationale

Lettre 7
FHB 298/046/014

Le 21 février 1933

Mon cher Lévesque,

Je te retourne, sous autre pli, le manuscrit de La Vérendrye. Je n’ai pas pris la peine de la parcourir jusqu’au bout. Tu jugeras toi-même, par les découvertes que j’y ai faites dans une quinzaine de pages, qu’il n’était pas nécessaire de m’imposer ce travail.

Tu veux avoir mon opinion? Comme j’ignore le nom de l’auteur, je me mets bien à l’aise pour te dire, en toute conscience, ce qu’elle est :

1.-Le style et la langue sont fort pauvres, comme tu pourras en juger par mes annotations.
2.- L’information historique me serait également sujette à caution. Il faudrait vérifier bien des choses.
3.- Les descriptions, dans ce que j’en ai vu, sont d’une écriture de couventine. Épithètes banales: grande forêt, merveilleux spectacle, et choses de ce genre.
4.- Nombre de phrases ne tiennent pas debout.

J’ai lu une quinzaine de pages avec attention. Mes corrections en font foi. Le reste me paraît bien être à l’avenant.

Tu feras ce que tu voudras de mes remarques. Je te les communique pour ce qu’elles valent, et dans le seul but de rendre service.

Sincèrement,

Lettre 8
FHB 298/046/014

Le 23 octobre 1934

Mon cher Albert,

Je reçois ce matin ton communiqué relativement aux prix David depuis quelques années. Je te remercie de l’attention accordée à ton serviteur, et de la publicité qui en résultera. Je note seulement que tu marques épuisé des ouvrages comme La Terre vivante et Juana, mon aimée, qui ne le sont nullement, malgré le désir que je pourrais avoir qu’ils le fussent. Cette mention ne peut sûrement pas accroître la demande, qui n’est pas déjà considérable de ce temps. Ne pourrais-tu pas, dans un communiqué prochain, trouver le moyen de dire que ces ouvrages ne sont pas complètement introuvables? Je pourrais, pour ma part, t’en vendre quelques centaines, et je crois d’ailleurs que tu en as encore en magasin. Je te serais reconnaissant de faire laisse au point qui s’impose dans les circonstances, à moins que je ne le fasse moi-même, ce qui n’est pas désirable.

Sincèrement,

3 Lettres à John Marshall, Fondation Rockfeller

Lettre 1
FHB 298/011/007

May 19, 1947

Mr. John Marshall
The Rockfeller Foundation
New York

Dear Mr. Marshall,

You have had little news from me during the last few years, but there really was nothing to say. My yearly report to the Foundation, on the form sent through Mr. Stevens’ office, kept you informed of the progress of my work. This progress was rather slow, for the reasons you already know.

At this time, things sera much better. I am pleased to report that my book on the American regional novel is thoroughly finished. As you are aware, my intention is to submit it to the University of Montreal, for a doctor’s degree. Then, it will be ready for publication, sometimes in the fall.

Instead of having it copied by a secretary, I am having it set in type. This will permit a greater number of copies in the form of proofs and the type will be ready for the printing. As soon as the typesetting is finished, I will be pleased to forward a copy to you, for your examination.

Printed text will be about 400 pages, with introduction, bibliography and index. I am quiet satisfied with it, though it is not perfect. I have done my very best, with the material at my disposal. But there is not limit to this kind of work; if we were to touch every possible point, the end would never be seen. I am most anxious for you to see the book and give me your impression.

When are you coming to Canada? I am always looking forward to a visit of yours in these parts. Do not fail to let me know, if you should be some day in Montreal. And I would be better still if you could space the time to come as far as St.Hyacinthe.

Thanking for one more all you have done in the past in my behalf, I wish to remain,

Yours sincerely,

Lettre 2
FHB 298/011/008

February 2, 1948

Mr. John Marshall
The Rockfeller Foundation
New York

Dear Mr. Marshall:

As I have advised you in a previous letter, my book on the American regional novel is completed, even set in type for eventual printing. Proof-sheets will be forwarded to you for examination within a few days: half of the book or about in the first mailing, the rest follow shortly.

I have now another problem. As the work should be submitted to the University of Montreal as a thesis for a Ph.D. degree, I am not in a position to face the financial cost. A few years ago, this cost would have been $ 50, but it is now $ 250. De you not think that, under the circumstances, the Rockfeller Foundation might help me to complete my work thoroughly, up to and including my degree. It happens that with ma family obligations, rising cost of living and income tax returns, I am short of the necessary funds. And this is a pressing matter, as I have been advised that the final inscription at the University must be made before March 15.

As I have a chance to attain the last goal, after some ten years of hard work, the situation is not encouraging. Do you not believe that, in a case like this, the Foundation could lend me a hand to jump the last ditch? If this, naturally, is not in opposition to its rules and regulations.

I wish you could take time to look at the proffer-sheets and realize the scope of the work done, before taking a decision. Needless to say that I feel much embarrassed in submitting a request such as mine, but you are aware that men of my calling are not rolling in money, in this period of general inflation.

I thank you in advance for anything you may do in my behalf. Perhaps you could make a suggestion that has not come to my mind? I am still expecting you in St.Hyacinthe or Montreal. Almost five years have passed since your last visit.

Trusting that all is well with, I wish to remain,

Yours sincerely,

Lettre 3
FHB 298/011/008

February 23, 1948

Mr. John Marshall
The Rockfeller Foundation
New York

Dear Mr. Marshall:

You will pardon my delay in answering your last letter. I have had to travel quite a bit these last weeks, which caused me to appear neglectful of my correspondence

Your letter what not what I hoped for, but pretty much what I expected. On the other hand, I did not know exactly what your rulings were in such matters, so I ventured to submit my problem to you. I hope to come through anyway, even if I have to borrow the funds or beg for them.

I have sent the thesis to the University of Montreal, and Canon Sideleau, dean of the Faculty of Letters, wrote me after reading about half of it. He expressed the opinion that my degree will certainly be obtained, if the second half is as good as the first. This is good news.

You have had yourself about half of the thesis in proof form; the rest is now completed and will be mailed within a few days. Whenever you have time to look at it, I would appreciate your impressions about the work as a whole.

Thanking you again for all the trouble taken for me, I wish to remain,

Yours sincerely,

3 Lettres à Paul-A. Martin, éditions Fides

Lettre 1
FHB 298/011/004

Le 27 mai 1955

R.P. Paul-A. Martin, c.s.v.
Éditions Fides,
Montréal.

Mon révérend Père,

Pour faire suite à notre conversation téléphonique de ce matin, je vous répète volontiers que je suis prêt à acheter ferme 1,000 exemplaires du volume à publier, à 50% du prix de détail, et je serais en mesure de payer comptant sur réception de votre facture. Je crois même que mes possibilités de vente personnelles peuvent aller jusqu’à 2,000 exemplaires et plus, à prendre au fur et à mesure des besoins. Je suis en mesure de dire que j’ai vendu moi-même près de 2,500 ex. des Portages.

Pour répondre à votre demande, je vous inclus les deux lettres dont je vous ai parlé, de Mgr Albert Tessier et de M. L.-A. Richard, sous-ministre de la Chasse et des Pêcheries à Québec. Ces documents s’expliquent d’eux-mêmes.

S’il y a lieu, je serais très heureux de rencontrer les membres de votre comité de lecture, pour examiner avec eux certains aspects du projet de publication, en même temps que les possibilités de distribution.

Je vous remercie de votre attention et j’espère que, d’ici peu, nous pourrons arriver à une entente susceptible de convenir à toutes les parties.

Sincèrement à vous,

P.S. – SVP me retourner les deux lettres que je vous adresse. HB.
[Il s’agit du tome II de Portages]

Lettre 2
FHB 298/011/004
Le 22 janvier 1956

R.P. Paul-A. Martin, c.s.v.,
Éditions Fides,
Montréal.

Mon révérend Père,

Après mûre réflexion (bientôt deux mois), j’ai le regret de vous informer que je ne saurais signer le projet de contrat reçu de votre comité d’édition. Il me répugne de l’écrire, mais c’est le plus inhumain que j’aie vu en trente-six ans de journalisme et de vie littéraire.

Je ne signale que deux points dans les Conditions particulières :

1. « L’Auteur s’engage à acheter, sur parution, 1,000 exemplaires du volume au prix de $1.00 chacun net. Sur signature du contrat, il fera remise d’un montant de $1,000.00, destiné à payer les exemplaires précités ».

Depuis quand paye-t-on pour une marchandise que l’on n’a pas, que l’on n’a pas vue, qui n’existe même point? J’aurais payé volontiers sur réception, non sur signature d’un contrat antérieur à l’impression.

2. « L’Auteur s’engage également à acheter, sur parution, 1,000 exemplaires du volume qu’il revendra à Mgr Albert Tessier et qui seront facturés à l’Auteur au prix de détail moins 60% de remise. Sur ces 1,000 exemplaires, l’Auteur recevra une royauté de 5% du prix de vente au détail.

Pourquoi m’engagerais-je au nom de Mgr Tessier? J’estime qu’il est majeur et responsable. Pourquoi sacrifierais-je aussi 50 p.c. de mes droits d’auteur, parce que je vous aurais trouvé un client de 1,000 exemplaires.

On me traite comme si j’étais un débutant inconnu, sur lequel on ne veut miser d’aucune façon. Bien plus, on me rend responsable des deux-tiers d’une édition, et l’on exige en sus que je paye d’avance pour le tiers, sans voir.

Je puis bien vous confier que, sur treize volumes publiés sous ma signature, aucun n’a fait fiasco. La plupart se sont si bien vendus qu’ils sont épuisés, et plusieurs eurent l’honneur d’une et même plusieurs rééditions.

J’ose croire que vous n’avez pas lu vous-même avec attention le projet de contrat qui me fut adressé. Je l’espère même. Pour l’instant, je me vois donc dans l’obligation de refuser toute signature, et je vous saurais gré de me faire retourner le manuscrit que je vous ai confié.

Au cas où il vous plairait d’examiner la possibilité d’un contrat honnêtement acceptable, je reste à votre disposition.

Sincèrement à vous,

Lettre 3
FHB 298/011/004

Le 17 février 1956.

R.P. P.-A. Martin, c.s.v.
Éditions Fides,
Montréal.

Mon révérend Père,

Je m’excuse de n’avoir pu vous répondre plutôt; je suis toujours débordé.

Comme déjà soumis, je reste prêt à étudier la possibilité de publier un volume avec vous. D’autre part, après ce que je vous ai signalé dans ma dernière lettre, je désire vous soumettre ceci :

1 – Je voudrais un ouvrage qui ait du corps, environ 225 pages, et non une galette de 160 pages, sans apparence. En plus, un certain nombre d’illustrations hors-texte (chiffre à déterminer par votre maison);

2 – Je rappelle que je ne suis pas un débutant, que tous mes ouvrages se sont bien vendue, et que le risque à courir avec moi n’est pas grand;

3. – Je n’accepterai aucune responsabilité pour une tierce personne;

4. – Je voudrais rencontrer vos principaux responsables, étudier avec eux le projet de publication, mettre au clair les divers aspects du problème, si problème il y a;

5. – Comme convenu, j’achète franc 1,000 exemplaires, mais je retire l’engagement de les payer sur livraison. J’avais d’abord accepté, pour vous faciliter les choses, mais ce qui suivit m’amène à modifier ma décision. Je prendrai livraison par certaines quantités à la fois, selon le besoin, et je paierai à trente jours comme tout le monde. Je vous assure que, financièrement parlant, vous ne courez aucun risque. Vous pourrez obtenir tous renseignements désirés, quant à ma solvabilité, de la Banque Canadienne à Saint-Hyacinthe ou de la Caisse populaire de Saint-Hyacinthe. En somme, je veux remettre cette affaire sur une base d’affaires, ordinaire et normale.

6. – Il est probable, comme dit, que je prendrai avec le temps un second millier d’exemplaires, selon le mouvement des ventes, mais cela peut prendre un certain temps et je ne m’engage en rien. Qu’il vous suffise de savoir que j’ai vendu à moi seul près de 2,500 exemplaires de Portages, qui ont été payés rubis sur l’ongle, – sur une édition de 5,000.

Si le cœur vous en dit, vous pouvez demander confirmation de ce dernier avancé aux Éditions du Bien Public, Trois-Rivières.

Je serai à Fides le 3 mars, pour la réunion de la C.C.C. sauf empêchement imprévu. J’espère vous y rencontrer et avoir l’occasion de causer un peu avec vous de ce qui précède.

Veuillez croire à mes meilleurs sentiments.

Sincèrement,

1 Lettre à Oswald Mayrand, La Presse

FHB 298/011/002

Le 22 juin 1932

M. Oswald Mayrand
Rédacteur en chef
La Presse
Montréal

Cher monsieur Mayrand,

J’ai été absent de mon bureau et je m’excuse d’avoir tardé à vous répondre.

Vous deviez bien vous douter, en m’écrivant, que je n’accepterais pas votre proposition. Si j’avais à la prendre au tragique, je vous dirais que je la considère comme humiliante, pour ne pas dire insultante.

Je ne vois pas pourquoi l’om me demande, à moi, de donner pour rien le fruit de mon travail. Surtout de le donner à un journal aussi riche que celui dont vous avez la direction. Quand vous employez un typographe, un solliciteur d’abonnements ou d’annonces, une femme pour laver vos planchers, vous payez à ces gens leur salaire. Mais parce que je suis, moi, un travailleur intellectuel, vous me demandez le travail de mes nuits et vous m’offrez, en chiffres ronds : zéro. C’est me dire jusqu’à quel point on considère, chez vous la valeur de l’effort spirituel. Si j’étais fort pauvre, manquant de travail, ce n’est pas votre offre qui mettrait du pain dans la bouche des miens. Je me demande ce que vous répondriez vous-même si l’on vous faisait une offre du même genre? Comme il arrive que je gagne encore de quoi manger, c’est avec la plus grande liberté d’esprit que je refuse absolument de me prêter à votre petite combinaison.

Vous comprenez, au surplus, que [je] ne saurais comparer ma situation à celle de l’éditeur parisien Grasset. Celui-ci est riche, et il a des livres à vendre S’il vous convient dans l’avenir de traiter avec moi sur une base d’affaires, je reste à votre disposition.

Avant de terminer, je tiens à vous dire que je proteste de toutes mes forces contre votre manière de faire, qui est une véritable exploitation de l’écrivain canadien. Non pas tant pour ce qui me concerne personnellement que pour le principe que votre attitude paraît vouloir consacrer. Est-ce que vraiment vous y allez aussi cavalièrement chaque fois que vous publiez un feuilleton français? Je ne le crois pas. Je sais, pour avoir travaillé depuis ma sortie du collège dans les journaux, ce que sont vos contrats avec la Société des Gens de Lettres.

Je regrette, cher M. Mayrand, d’avoir à vous écrire ces choses. Vous admettrez cependant que je ne pouvais guère faire mieux. Je n’ai pas l’habitude de cacher ma pensée et j’aime mieux vous la dire franchement que de vous laisser sous une fausse impression.

Sincèrement à vous,

1 Lettre à M. C.R. Parsons, Université de Toronto

FHB 298/011/007

Le 25 novembre 1947

M.C.R. Parsons
Université de Toronto
Toronto

Cher monsieur Parsons,

Laissez-moi d’abord vous dire ma satisfaction de l’initiative prise par l’Université de Toronto. Elle contribuera à faire mieux connaître les Canadiens français dans les milieux de langue anglaise. Peut-être aussi, à la longue, aura-t-elle plus d’effets que les déclarations de certains hommes politiques, dans le sens d’une meilleure entente entre les deux grandes races qui se partagent le Canada.

Et j’essaye de répondre à vos questions. S’il est paru, vous trouverez biographie et bibliographie de votre serviteur dans le Canadian Who’s Who de 1947, publié à Toronto même. À tout événement, je joins à cette lettre une courte notice bio-bibliographique.

Quant à ma formation, ceux que je pourrais appeler mes maître dans une certaine mesure, ou mes modèles, j’ai publié là-dessus, il y a déjà quelques années, deux articles qui pourraient vous être utiles.

L’un d’eux, en réponse à une enquête littéraire, a été imprimé dans l’ouvrage suivant : Adrienne Choquette, Confidences d’écrivains canadiens-français, 1939, Éditions du Bien-Public, Trois-Rivières.

L’autre, intitulé « Comment j’en vins à écrire », a paru dans la revue L’Enseignement secondaire au Canada, de Québec, avril 1943.

Vous avez probablement ces choses dans la bibliothèque de l’Université. Si vous ne le trouvez pas, à Toronto ou ailleurs, je vous adresserai volontiers les exemplaires que j’ai en main. À la condition expresse, bien entendu, qu’ils me seront retournés.

Pour ce qui est de Bazin, je réponds là-dessus dans l’ouvrage Confidences. Bazin m’a surtout appris à me tenir près de la nature. Quant à L’Homme tombé, ouvrage de jeunesse, c’est sûrement le plus mal écrit de mes livres, et je n’en suis pas plus fier qu’il ne faut. Mais il faut un commencement partout, un apprentissage.

Un autre livre qui vous rendrait service : une thèse de doctorat d’Eleanor Michel : Les Canadiens français d’après le roman canadien-français contemporain, 1943. Je crois savoir que le volume est en vente au journal Le Travailleur, Worcester, Mass.

Est-ce que ces renseignements suffisent? Je regrette d’être bref, mais je suis toujours débordé.

Mes meilleurs vœux de succès dans votre nouvelle entreprise.

Sincèrement à vous,

1 Lettre à Lorne Pierce

FHB 298/???/???
December, 11th, 1930

Mr Lorne Pierce
c/o Ryerson Press
Toronto

Dear Sir: –

Would you permit me to trouble you with a few questions pertaining to literature for the time being, and maybe to business, in the near future.

Now that you have read La Ferme des pins, and probably some of my other books in the line of fiction, I would like to have your sincere opinion on this kind of work, from the English-Canadian point of view.

Do you really think that novels of such nature would stand a chance to please the English speaking public, if presented in English? I have done nothing as yet to attain the English market of this country, though I may say my books have met with a very good success amongst my people. On the other hand, most of the French-Canadian books translated in English seem to have been very well appreciated in English circles.

If I was to have some of my novels translated, I probably would not start with La Ferme des pins, but with a new book not yet published, on which I am working at this moment. It is a lighter vein than La Ferme des pins, and the province of Saskatchewan for a background.

If you thought there was any chance of a fair success in the English language, I could submit my manuscript to you, with your kind permission, as soon as same is complete. Your appreciation, of course, would be very valuable.

I beg your pardon for troubling you with all this, but it would really help me to have your opinion.

Sincerely yours,

15 Lettres à Pierre Tisseyre, Cercle du livre de France

Lettre 1
FHB 298/048/003

2 janvier 1950

Cher monsieur Tisseyre,

Je vous adresse sous autre pli les épreuves corrigées. Il y avait assez peu de fautes et vous direz mes félicitations au compositeur. J’ai fait un certain nombre de corrections d’auteur, mais raisonnables, je crois. Visant à améliorer le style, éviter des répétitions ou de mauvaises assonances. On en trouve tout le temps.

Si quelqu’un pouvait lire les épreuves après moi, je crois que ce serait très bien. Car un autre verrait ce qui m’a peut-être échappé.

Il va sans dire que je compte sur une revise, qui me permettra de vérifier les corrections, page par page. Je vous la retournerai sans tarder. Il faudra, naturellement, que le premier jeu d’épreuves, tel que corrigé, me soit envoyé avec la revise.

Sitôt que vous serez prêt à faire le service de presse, je vous saurais gré de m’aviser. Avec votre assentiment, je me rendrai alors à Montréal, de façon à déterminer avec vous qui doit ou ne doit pas figurer dans le service de presse. Pour les raisons que vous savez, étant donné que la plupart des journalistes sont de mes amis personnels et qu’il faudrait, le moins possible, faire double emploi.

Mes meilleures amitiés et mes vœux de d’heureuse année,

Lettre 2
FHB 298/010/017

Saint-Hyacinthe, le 13 novembre 1950

Cher monsieur Tisseyre,

Je vous retourne votre contrat, dûment signé et initialé, et vous remercie.

Pour l’instant, il n’y a qu’un point légèrement noir : comme je vous l’ai dit déjà, je crains de n’avoir pas assez de 25 exemplaires personnels; il ne m’en faudrait peut-être pas 50, mais pas beaucoup moins. Y aurait-il moyen d’arriver de ce côté à un modus vivendi acceptable pour les deux parties?

En plus, je vous demanderais de ne pas faire composer, aussi longtemps que je ne vous aurai pas faite tenir un manuscrit revisé. J’ai commencé le travail et cela ne saurait tarder. Vous me direz seulement vers quelle date vous voulez avoir le texte. Je me corrige encore et je crois qu’il y a lieu. Je n’ai pas l’intention de présenter aux lecteurs une langue genre Vac. Ce n’est pas un caprice, mais une fierté légitime.

Quatrièmement : je vous rappelle Les Fils de la Louve.

Mes sentiments les meilleurs,

Lettre 3
FHB 298/010/017

Saint-Hyacinthe, le 22 novembre 1950

Cher monsieur Tisseyre,

Je vous remercie de votre dernière lettre et de son contenu; des cinquante exemplaires promis; du volume d’Henriot.

Maintenant, que pensez-vous de ceci? La revue Chasse et Pêche, de Montréal, à laquelle je collabore chaque mois depuis sa fondation il y a plus d’un an, accepterait de publier une douzaine de pages inédites de mon roman. Je crois qu’il y aurait là, pour vous comme pour moi, une excellente publicité, qui s’adresserait à un monde très spécial : celui des sportifs. La revue a un tirage de 9 847 (derniers chiffres). Les pages en question paraîtraient probablement en janvier, peu avant la mise du volume sur le marché. Il me faut naturellement votre autorisation, que j’attends. Il y aura sans doute un cachet de $ 25, et j’espère que vous me l’abandonnerez. Ce sera une petite compensation pour les sacrifices que j’ai faits.

Il va sans dire que, si je publie dans Chasse et Pêche, je ferai une petite présentation au livre, disant où il paraîtra et quand. De toute façon, l’affaire me paraît dérisoire, et j’imagine que vous abonderez dans le même sens.

Vous aurez à temps votre manuscrit corrigé. Je suis déjà rendu à la moitié.

Sincèrement à vous,

Lettre 4
FHB 298/010/017

Le 1er décembre 1950

Cher monsieur Tisseyre,

Vous avez dû recevoir aujourd’hui même le manuscrit attendu. Vous pourrez le donner à la composition quand il vous plaira. Mais le plus vite sera le mieux, à cause des épreuves à corriger.

Si possible, il serait préférable qu’un autre corrigeât avant moi. Il verrait des choses que peut-être je ne verrais pas, parce que j’ai le texte dans la tête, le sais à peu près par cœur. Je ne crois pas faire beaucoup de corrections sur les épreuves. Comme vous verrez, je ne me suis pas privé sur le texte, encore que je n’aie rien changé à la marche du récit.

Je vous remercie sincèrement, en ce qui concerne la revue Chasse et Pêche. Je crois que ce sera là une excellente publicité, dans un milieu où la littérature ne pénètre pas beaucoup. Mais les lecteurs viennent d’avoir une douzaine d’articles de moi, l’un après l’autre, et cela les incitera peut-être à acheter mon livre, précisément parce qu’il traite des choses de la forêt. Peut-être, car il ne faut pas se forger d’illusions.

J’attends donc mes épreuves, le plus tôt possible, et j’espère qu’on me les enverra en pages, car ce n’est pas une petite affaire que de corriger en galées. Je crois que vous pouvez faire faire la mise en page, car je ne changerai rien de quelque conséquence.

Sincèrement,

Lettre 5
FHB 298/010/017

Le 25 janvier 1951

M. Pierre Tisseyre
462 est, rue Sainte-Catherine
Montréal

Cher monsieur Tisseyre,

Je crois pouvoir m’arranger pour être libre, le 1er février. Il y a la question de l’heure. Naturellement, l’après-midi m’irait mieux, car je fais ma mise en page le jeudi matin. Il faudra, de toute façon, me dire sans délai à quelle heure commence la réception. Je verrai ensuite à me libérer, en accumulant sur la tête de mon adjoint.

Je n’ai pas d’invitations particulières à transmettre. Si les dames sont admises, j’amènerais peut-être ma fille. Si elles ne le sont pas, ce sera aussi bien.

Quant à la publicité, je crois avoir fait ma part, sans qu’il y soit tout à fait de ma faute. Il y a d’abord la reproduction dans Chasse et Pêche, qui vient de paraître il y a deux jours. Le Digeste français, livraison de février, qui n’est pas encore en vente mais le sera incessamment, contient : un article illustré sur votre serviteur, comme « Personnalité du mois », avec photo sur la couverture. Il est question du livre dans l’article, disant sa parution prochaine, sous l’égide du Cercle du Livre de France. Cela ne pouvait tomber mieux, quant au moment de la publication. C’est par pur hasard que le directeur du Digeste s’est avisé de me « gazetter » en février. Pour vous comme pour moi, c’est autant de pris.

J’attends de vos nouvelles quant à l’heure de la réception. Je vous remercie de votre bonne attention et vous prie de croire à mes bons sentiments.

Lettre 6
FHB 298/048/003

Le 29 janvier 1951

Cher monsieur Tisseyre,

Dans l’après-midi de jeudi, de 5 à 7, cela me paraît parfait. Je me rendrai avec ma jeune fille, que cela intéresse. Je suppose que je me rends directement au 400. Sinon, avisez-moi.

Le geste d’Air-France à l’endroit de la littérature n’est pas sans me réjouir, Si ce n’est pas moi, ce sera un autre, mais le voyage y est. En ce qui me concerne, il m’en impossible de dire si je serai libre à telle ou telle date. Mes fonctions ne le permettent pas. Au cas où j’emporterais le morceau, ce qui est très problématique, j’essaierais de me libérer. Si je ne le pouvais à l’époque indiquée, j’accepterais ce qu’Air-France proposerait quant à un changement dans les dates. Soyez sûr, en tout cas, que je ne ferais aucune difficulté.

Je vous remercie et vous prie de croire jà mes meilleurs sentiments.

Lettre 7
FHB 298/043/012

Le 15 juin 1951

Mlle F. Cayouette,
Le Cercle du Livre de France,
Montréal.

Chère mademoiselle Cayouette,

S’il le faut, qu’on souligne d’un trait le mot construit, dans la phrase que vous me rappelez. Mais le mot est là, qui dit ce qu’il veut dire, qui est voulu, et qui ne signifie pas qu’on a construit l’homme après son mariage.

Dans le peuple, et particulièrement dans le bois, on dit couramment : je me construis, ils se construit, on le construit, dans le sens de : je me construis une maison, un bâtiment quelconque, etc.

Au sens strict, le mot n’est pas correct; au sens populaire, où je l’entends, il l’est. Il prête peut-être à confusion, et c’est pourquoi je demanderais qu’on le soulignât. J’aurais dû le faire moi-même, mais je croyais la tournure suffisamment connue. Mes regrets. Et j’espère que des détails de ce genre, qui sont conscients et voulus en ce qui me concerne, ne me feront pas passer par dessus bord.

Sincèrement à vous,

Lettre 8
FHB 298/012/002

Saint-Hyacinthe, le 20 septembre 1951

M. Pierre Tisseyre
Le Cercle du livre de France
Montréal

Cher monsieur Tisseyre,

Le verdict du jury ne m’a pas surpris. Je l’avais prévu depuis longtemps et j’aurais été étonné du contraire. On paraît même avoir cuisiné l’affaire d’assez loin, puisque deux ou trois journaux, même une revue, avaient déclaré qu’il fallait, qu’il était désirable, qu’il importait, qu’un jeune fût vainqueur.

Dans les circonstances, je suis dégoûté, non dépité. Vous écoutant à la radio, je n’en revenais pas de vous entendre argumenter ou presque contre le jury, de le mettre en face du dilemme qu’il s’était posé à lui-même : couronner un ouvrage sérieusement construit, fini, d’une fonds et d’une forme où il n’y a rien à reprendre, ou l’essai d’un jeune, prometteur si l’on veut, mais incomplet, rempli de scories.

L’anonymat a pu être respecté, comme vous l’avez répété partout, mais je suis convaincu que j’ai été identifié. Sinon, les juges, ou la plupart d’entre eux, seraient des nigauds. Je ne sais si vous y avec songé, mais il fallait se venger du coup du Prix des Lecteurs.

En somme, on couronne un ouvrage qui sera bon, s’il est bon, quand l’auteur l’aura repris et travaillé, corrigé, mis au point. Je n’entendais pas ainsi le concours. Le jury doit, habituellement, juger ce qu’il a en main, devant lui, non pas ce qui sera. Quant à moi, j’ai fini mon travail, et vous pouvez commencer la composition dès demain, si vous désirez publier. Je n’ai pas à retoucher. En ce qui concerne l’âge des auteurs, je ne sache pas que le concours ait été institué pour les premiers communiants. Si c’est là le point, il faut le dire, et je m’abstiendrai à l’avenir, car il y a fort longtemps que j’ai fait la mienne, ma première communion.

On exprime cette opinion que mon roman, situé en forêt comme Louise Genest, n’ajoutait rien à la littérature canadienne-française. Je m’inscris en faux contre cette affirmation. Car mon ouvrage, pour avoir la forêt comme fond de scène, montre le travail et la vie des bûcherons d’aujourd’hui, ce qui n’a jamais été tenté.

Il semble, de plus en plus, que certaines gens entendent le roman comme une affabulation quelconque, qui cache une sorte de dissertation philosophique, une glose plus ou moins paradoxale en face de la vie, une présentation de sentiments outrés, sans souci d’action véritable, de décor ou de vraisemblance. C’est là la route du roman noir, comme on l’a vu en France.

Je continue de croire, pour ma part, qu’un roman est une histoire qu’on raconte, que l’on construit le mieux possible, et qui a un commencement, un milieu et une fin. La fiction, il va sans dire, doit tenir compte de la psychologie des personnages, du milieu et des mœurs, du langage, de la vérité historique. Et il y a toujours une vérité historique, quels que soient le décor et l’époque d’un ouvrage.

Quoi qu’on pense et qu’on dise, j’écrirai encore des romans qui seront des romans, et je ne ferai ni immoralité ni immoralisme pour me donner un cachet d’originalité, dussé-je ne jamais gagner de prix. À moins que je ne fasse rien. Mais je ne transigerai pas avec les débitants de modes et de colifichets d’un jour.

Si je concours de nouveau, ce ne sera pas dans l’espoir de gagner, mais de perdre encore, afin de permettre à ces messieurs-dames de s’enfoncer davantage dans leur petit fumier.

Veuillez croire à mes amitiés,

Lettre 9
FHB 298/012/002

Saint-Hyacinthe, le 15 octobre 1951

M Pierre Tisseyre
Le Cercle du livre de France
Montréal

Cher monsieur Tisseyre,

Votre lettre du 9 me laisse un peu perplexe et donne lieu à plusieurs questions.

Je serais d’abord curieux de savoir si vous avez lu le livre et de connaître votre impression? Ensuite, si l’ouvrage ne pourrait être envisagé comme sélection du Cercle, étant donné son sujet, son ampleur et sa facture, qui est assez soignée?

Pour le reste, est-ce que ma liberté retrouvée signifie que je n’ai pas à partager avec le Cercle, s’il est des ressources de l’extérieur?

Est-ce qu’elle signifie que je puis publier n’importe où, à mon gré?

Si j’accepte l’offre de Photo-Journal, est-ce que le Cercle serait intéressé à publier quand même, au printemps ou à l’automne prochain? Pour ma part, je ne crois pas que la publication dans un journal nuirait à la vente. J’ai certaines idées et théories là-dessus. Mais tout cela serait mieux étudié dans une conversation, et je persiste à vous inviter à Saint-Hyacinthe. Ce ne serait d’ailleurs pas désagréable de passer une soirée avec vous et de causer de toutes ces choses.

En ce qui concerne les possibilités de vente, il y en a un certain nombre, en ce qui concerne mon livre :

a/ le public général, comme pour n’importe quel ouvrage;
b/ le public de Saint-Hyacinthe et région, comme nous en avons fait la preuve avec Les Jours sont longs.
c/ le public de la région trifluvienne : Trois-Rivières, Cap-de-la-Madeleine, Shawinigan Falls, Grand-Mère et La Tuque, soit cinq villes intéressées régionalement, si je peux dire;
d/ les compagnies papetières; le représentant de l’une d’elles m’a déjà demandé des informations sur l’ouvrage, pensant qu’il serait d’excellente propagande (good-will0, QUANT AU TRAVAIL DANS LA FORÊT, LA FAÇON DONT IL SE FAIT, LE TRAITEMENT ACCORDÉ AUX BÛCHERONS, ETC. La Consolidated Paper Corporation est intéressée plus que les autres, parce que le roman est situé dans ses limites mauriciennes. Par exemple, les postes du lac Brown, du lac des Chiennes, du Chapeau-de-Paille, du lac Cyprès, existent. Nombre de descriptions sont presque photographiques, et l’ensemble est un véritable reportage, sans qu’il y paraisse.

Il faudrait d’abord lire le roman, étudier ensuite les divers aspects que je vous souligne.

Veuillez croire à mes meilleurs sentiments,

Lettre 10
FHB 298/010/017

Le 15 février 1952

M. Pierre Tisseyre
Le Cercle du Livre de France
Montréal

Cher monsieur Tisseyre,

Vous m’excuserez de n’avoir pas répondu plus tôt à votre lettre du 8, mais j’ai été absent et aussi un peu malade.

En ce qui me concerne, je prendrais volontiers 100 exemplaires des Jours sont longs, au prix de .30 l’un. Ici aussi, la vente atteint à un point mort, et je n’oserais commander davantage.

J’ai aussi à vous soumettre ce qui suit :

a/ J’ai l’intention de publier, d’ici quelques mois, un recueil d’articles sur mes voyages en Haute-Mauricie, la pêche, la chasse, les animaux sauvages, etc. Je crois comprendre qu’un ouvrage de ce genre ne vous intéresse pas, et j’aimerais avoir un mot de vous me laissant libre de publier à ma guise, en marge de mon contrat « pour dix ans ».

b/ Sans me plaindre, je note que j’ai reçu assez peu en droits d’auteur, sur Les Jours sont longs : en plus de $ 200 par entente spéciale, une avance de $ 125, une autre somme de $ 50, et $ 37.50 en ce qui concerne la radio. Suis-je en droit d’espérer quelque autre chèque, un jour ou l’autre?

c/ En plus, auriez-vous l’amabilité de m’adresser une courte lettre, ne traitant que de ce sujet, me disant combien d’argent j’ai touché de vous au cours de l’année 1951. J’ai besoin de ce papier pour l’annexer à mon rapport d’impôt sur le revenu, qui viendra sous peu.

Je vous remercie de votre bonne attention et vous prie de croire à mes meilleurs sentiments.

Lettre 11
FHB 298/010/017

Le 3 mars 1952

M. Pierre Tisseyre
Le Cercle du Livre de France
Montréal

Cher monsieur Tisseyre,

Est-ce que vous ne m’avez pas oublié? Ce billet de trois ou quatre lignes, m’avisant du montant que j’ai touché du Cercle, en droit d’auteur, au cours de l’année 1951. Le total, je crois est de $ 312.50. Un mot là-dessus, sans rien d’autre, pour annexer à mon rapport d’impôt. Je vous remercie.

Maintenant que Les Jours sont longs ne sont plus sur le marché régulier, et que l’ouvrage se vend à prix de sacrifice, dois-je comprendre que je recouvre ma liberté entière en ce qui concerne, par exemple, la publication dans un journal ou une revue, l’adaptation à la radio, etc.? J’aimerais deux lignes de vous à ce sujet.

En sus : si vous en avez fini, auriez-vous la bonté de me faire tenir le troisième texte que vous avez, d’Une autre année sera meilleure. J’en aurais besoin.

Vous remerciant du tout, je vous prie de croire à mes meilleurs sentiments.

Lettre 12 
FHB 298/010/012

[Louis Gauthier : un des pseudonymes de Harry Bernard]

Montréal, le 4 mai 1953

Le Cercle du Livre de France
462, rue Sainte-Catherine, est
Montréal

Messieurs,

Je prends la liberté de vous adresser le manuscrit ci-joint, intitulé Dans le bleu du matin, que je vous prierais d’inscrire à votre concours de romans pour 1953.

Je vous remercie et vous prie d’agréer mes salutations distinguées.

Sincèrement à vous,

Louis Gautier

8116, rue Saint-Gérard
Montréal

Lettre 13
FHB 298/010/012

Le 12 septembre 1953

Cher monsieur Tisseyre,

La lettre courte de M. L’Anglais m’est fort agréable et je vous remercie de me l’avoir communiquée.

Pour le reste, je suis assez embarrassé. La journée de mercredi prochain est pour moi fort chargée et je me demande comment partir du bureau. C’est d’autant plus ennuyant que je reste convaincu que mes chances restent minces.

Croyez-vous avoir à peu près vent du résultat probable, vers les trois heures de l’après-midi? Si oui, vous pourriez me faire téléphoner et j’essaierais d’être à Montréal vers les quatre heures. Sinon, et si vous croyez que j’ai la moindre chance, je me rendrais à Montréal vers quatre heures, et je communiquerais avec votre bureau pour avoir les résultats. C’est le mieux que je puisse imaginer pour l’instant.

Si vous avez une autre suggestion, meilleure ou plus pratique, je vous écoute.

Sincèrement à vous,

NB – De toute façon, je ne puis assister au cocktail. Je vous remercie quand même. B.

Lettre 14
FHB 298/012/002

Saint-Hyacinthe, le 5 décembre 1958

Cher monsieur Tisseyre,

Je m’excuse de n’avoir pu vous écrire plus tôt, mais j’accepte volontiers la proposition faite dans votre lettre du 21 novembre.

C’est une expérience à tenter, qui peut apporter des résultats intéressants. Est-ce que le livre de poche non relié, mais avec couverture attrayante, ne coûterait pas moins cher, pour l’éditeur comme pour l’acheteur?

N’avez-vous encore décidé d’inclue dans votre nouvelle série canadienne ce roman qui s’intitule Une autre année sera meilleure? Je persiste à croire qu’il aurait un succès de vente, le sujet et l’intrigue, à mon sens, s’y prêtant.

Je crois aussi qu’il serait acceptable en France, où l’on n’a rien sur le travail et les mœurs des bûcherons canadiens, que j’ai vus moi-même à l’œuvre, sur les lieux, dans leur atmosphère propre, pendant des années.

J’abandonne le sujet à vos réflexions.

Sincèrement à vous,

Lettre 15
FHB 298/048/003

Le 25 février 1976

Cercle du livre de France
8955, rue Saint-Laurent
Montréal

Cher monsieur Tisseyre,

Si mes souvenirs ne me trompent pas, vous êtes apparenté à Edmond About, et de près. Je trouve sur lui certains détails qui vous intéresseront, dans un vieil ouvrage qui remonte à 1884 : Mes Souvenirs (sur les Boulevards de Paris, de 1840-1870), de Gustave Claudin.

Je copie pour vous ce qui a trait à About et je vous l’envoie. À un endroit, je trouve une note fort intéressante sur Louis Veillot, qui le situe dans un monde que l’on connaît peu. Je la joints au reste.

Dans ma jeunesse, il y avait dans ma bibliothèque deux ouvrages d’Edmond About. Le Roi des montages et Le nez d’un notaire. Je ne les ai plus, mais ne saurais dire ce qu’ils sont devenus.

J’espère que vous vous portez bien. Pas moi, pas trop. Deux crises cardiaques, l’une après l’autre. Et j’aurai 78 ans en mai qui vient, ce qui me rapproche de l’âge de 80. Si Dieu me prête vie, je vais finir par ne pas mourir jeune. Comme tante d’autres dans ma famille.

Mes amitiés les meilleures,

Re : Edmond About

– C’est à madame Brainne (épouse d’un rédacteur à La Presse ) qu’Edmond About a dédié Le Roi des Montagnes (p. 116)
– Edmond About vint aussi à Rouen, et c’est là que je le rencontrai. Jamais on ne put voir une jeunesse plus plantureuse et plus expansive que la sienne. C’est à Rouen qu’il écrivit un peu Germaine et Le Roi des montagnes. Il était installé au village du Petit-Quévilly, et c’est pour cela qu’il signait vers 1855 ses causeries si vives au Figaro du nom de Valentin de Quévilly. Deux ans après je le retrouvais au Moniteur universel, où il publiait en feuilleton ses Mariages de Paris (p. 145).
– Au Moniteur, la rédaction était aussi brillante que celle des Débats. Le feuilleton été les Variétés, qu’on inaugurait, avaient été confiés à Sainte-Beuve, à Mérimée, à Rolle, à Edmond About, à Méry, etc… On publia les Mariages de Paris et autres romans très vifs d’Edmond About, puis la Question romaine, qui fut interrompue par ordre supérieur. (p. 208)
– C’est à ce même théâtre de l’Odéon que fut donnés la Gaétana d’Edmond About. La soirée fut orageuse. On fut obligé de baisser la toile. Le public quitta la salle et une bande d’étudiants traversa Paris et se rendit passage Saulnier, où habitait About, pour lui donner un charivari. On fut unanime dans Paris pour blâmer cette violence. About publia sa pièce et, à la seconde phrase de la première scène, il ajouta cette note dans un renvoi : « Ici, le public impartial commence à siffler. » On ne saurait se venger plus spirituellement, Malgré cette impopularité sans cause, About, à force de talent, s’imposa et sur amener le public à lui rendre justice. (pp. 233-234)

Louis Veuillot
Louis Veuillot, qui ne s’était pas encore converti, avait eu à Rouen une existence très orageuse, mêlée de duels et d’aventures. En cherchant dans la collection du journal (le Mémorial, je crois), on retrouverait des romans signés de lui fort passionnés, puis des critiques de théâtre écrites dans une note très mondaine (p.117).

Extrait de :
Gustave Claudin : Mes Souvenirs, Les Boulevards de 1840-1870
Paris, Calmann Lévy, Éditeur
Ancienne maison Michel Lévy Frères
3, rue Auber, 3 – 1884.