1957-1961: Près du pouvoir tant à Québec qu’à Ottawa
1957
juin: Débordé de travail au Courrier de Saint-Hyacinthe en raison d’un manque de personnel, il refuse la présidence de la section française de la Société royale du Canada.
8 juillet: Mort de son épouse qui lui lègue ses biens.
19 août: Remercie Duplessis de son appui financier pour son voyage en Europe, à l’occasion du Congrès international de la presse catholique qui a lieu à Vienne.
1er septembre: Réside dorénavant dans une maison achetée au 2950, rue Lafontaine à Saint-Hyacinthe.
19 septembre: Épouse Alice Sicotte dans la plus grande discrétion à la chapelle de la cathédrale, ce jeudi matin à 8h00.
Choisi un des trois représentants de l’Association des hebdomadaires, il quitte le même jour pour l’Europe pendant 5 semaines avec sa nouvelle épouse pour assister notamment au Congrès de Vienne qui se tient du 30 septembre au 3 octobre.
25-27 octobre: À peine revenu d’Europe, il assiste au 26e congrès de l’Association des hebdomadaires à Montréal; au chapitre des honneurs, Le Courrier de Saint-Hyacinthe est devancé cette fois par son concurrent, Le Clairon maskoutain dont le rédacteur en chef est Yves Michaud.
1958
janvier: Quoique quelques escarmouches eurent lieu auparavant avec Yves Michaud, notamment au printemps 1957, c’est véritablement à compter de l’hiver 1958 qu’ une querelle, par hebdomadaires interposés, oppose les deux rédacteurs. Il semble que ce soit la reproduction par Le Clairon d’un article du Progrès de Rouyn-Noranda critiquant sévèrement Bernard qui déclenche les hostilités. Plus fondamentalement les causes sont à chercher du côté des intenses débats politiques entourant les victoires de Diefenbaker de 1957 et de 1958, pour lesquelles Bernard s’est beaucoup investi, mais aussi du jeu de la concurrence entre deux médias. Tandis que Michaud met de l’avant une nouvelle forme de journalisme moins partisan et plus respectueux des gens et de la vérité, Bernard s’accroche à une forme traditionnelle de journalisme politique qui recueille de moins en moins d’adeptes. À compter d’avril, sous le nom de plume de «L’homme dans la coulisse», Bernard ressort ses vieilles tactiques en lançant une nouvelle chronique politique partisane, satirique et hostile aux libéraux et à Yves Michaud; cette chronique durera quelques mois.
30 avril: Daniel Johnson est nommé pour la première fois ministre, soit celui des Ressources hydrauliques. Depuis les élections provinciales de 1956 qui a fait élire le libéral René Saint-Pierre dans le comté de Saint-Hyacinthe, Johnson reste le seul député de l’Union nationale dont le comté, celui de Bagot, se situe dans l’aire d’influence du Courrier de Saint-Hyacinthe. À compter de ce jour, Bernard couvrira assidûment, par ses articles et ses éditoriaux, la carrière de Johnson, rédigeant même certains de ses discours.
mai: Nommé membre du jury littéraire pour le prix David qui seront remis cette année-là.
25-27 juillet: Est absent du congrès de l’Association des hebdomadaires qui se tient à Manchester, N. H. Lors de ce congrès Le Clairon maskoutain est déclaré le meilleur journal de l’année en remportant le trophée Louis-Francœur.
27 août: Est recommandé (sans succès) par le député fédéral de Saint-Hyacinthe-Bagot, Théogène Ricard, comme gouverneur au conseil d’administration de Radio-Canada.
19 septembre: Mariage de sa fille Marcelle avec Adrien Morisset; ce mariage que désapprouve Bernard n’est pas annoncé dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe ni dans Le Clairon.
mi-octobre: Sa fille Louella revient s’installer au Canada avec son mari et leurs deux enfants, Guy et Mireille, en raison des bouleversements politiques survenus au Venezuela.
1959
19 mai: Le premier ministre John Diefenbaker l’invite à Ottawa, sans doute parce que le député fédéral de Saint-Hyacinthe-Bagot, Ricard, l’avait recommandé l’automne précédent, pour être sénateur; ce projet ne se réalisera pas. Il aurait également été question d’un poste d’ambassadeur en Grèce ou en Turquie, nomination à laquelle Duplessis se serait également opposé.
28 mai: Bernard voyage une dizaine de jours dans l’Ouest canadien avec sa femme en avion; ils visitent la famille, soit M. et Mme Edmond Préfontaine, puis se rendent à Saskatoon pour la réunion de la Société royale du Canada.
2 juin: La Société royale du Canada lui remet, à Saskatoon, la Médaille Chauveau pour l’ensemble de son œuvre.
30 juillet: Grâce à l’appui discret de Daniel Johnson, il effectue un voyage de deux semaines à Fort Chimo avec sa femme, qu’il relatera dans ses mémoires. et très brièvement dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe.
17-19 septembre: Absent, une deuxième année de suite, du congrès de l’Association des hebdomadaires qui eut lieu au Mont-Tremblant. Il justifiera ainsi son retrait et celui de son journal de leurs activités: «une association où l’élément libéral l’emporte de beaucoup sur les autres et [où] l’on discerne de plus en plus un relent politique dans la formation des jurys comme dans les jugements». Bernard s’en console néanmoins en répétant que Le Courrier de Saint-Hyacinthe, grâce à son équipe, compte beaucoup plus d’abonnés que son concurrent maskoutain.
15 octobre: À l’invitation de Daniel Johnson, ministre des Ressources hydrauliques, il effectue un voyage de quelques jours accompagné d’autres journalistes québécois afin de visiter les barrages de Bersimis 1 et 2 sur la Côte nord.
30 octobre: Rencontre le premier ministre du Canada, John Diefenbaker.
1960
19 mai: Dénonce vertement, dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe, l’Association des hebdomadaires puisque deux membres du conseil de direction de l’organisme, se prononce ouvertement en faveur du parti libéral; l’un d’eux secrétaire-trésorier de l’Association, Lionel Bertrand, se portant même candidat libéral.
22 juin: Gilles Chartier, candidat unioniste et président de la Compagnie d’Imprimerie et de comptabilité ltée, est battu dans le comté de Saint-Hyacinthe aux élections provinciales qui mènent à un gouvernement libéral. Réfléchissant sur les causes de la défaite, Bernard en vient à pointer du doigt le manque d’ouverture de l’Union nationale et de Maurice Duplessis vis-à-vis des médias modernes comme la télévision et la radio. Lui-même portera une plus grande attention à ces médias comme le souligne la suite de la chronologie.
11 août: Démarre une nouvelle chronique anonyme intitulée «N’allez pas le répéter au voisin»; cette chronique satirique dénonce les pratiques et le patronage du nouveau gouvernement libéral de Jean Lesage; elle durera près d’un an.
1961
19 janvier: Prétend que parmi les hebdomadaires locaux et régionaux anglophones et francophones «Le Courrier de Saint-Hyacinthe surpasse tous les hebdomadaires par son tirage … 8149 exemplaires payés! Le plus gros tirage ABC chez les hebdomadaires de l’Atlantique au Pacifique»
5 février: Revendique auprès de Claude Hurtubise des Écrits du Canada français, la paternité du poème «Pendant que mes enfants…» attribué à tort à Alfred DesRochers.
27 février: La Société Saint-Jean Baptiste de Montréal lui accorde la médaille commémorative du prix du journalisme assorti d’une bourse de 500 $. L’événement sera célébré le 12 mars, lors du banquet de clôture du congrès annuel de l’organisme à l’Hôtel Windsor de Montréal. Assistent à l’événement, outre Daniel Johnson qui allait bientôt être nommé chef de l’Union nationale, Donat Kavanagh, Lionel Groulx, T.-D. Bouchard, sa femme, ses deux filles et leur époux.
avril: Les Éditions Fides publient en format de poche dans la collection «Alouette Bleue» son roman, Les jours sont longs.
23 septembre: Daniel Johnson est élu chef de l’Union nationale battant de justesse Jean-Jacques Bertrand au congrès de la chefferie du parti. De tendance conservatrice comme Johnson, Bernard ne cessera de faire ses louanges dans son journal.
28 décembre: Est nommé, par Diefenbaker, membre du conseil consultatif de la Bibliothèque nationale du Canada pour un mandat de quatre ans.